samedi 20 octobre 2007

PREPARATION PHYSIQUE RUGBY. STAPS LICENCE 3 SAINT ETIENNE 2007

Préparatoion Physique rugby

Il y a 30 ans, les entraîneurs de rugby sont venus chercher des entraîneurs d'athlétisme pour « faire courir les joueurs ». Les entraîneurs étaient d'anciens joueurs, non formés, et ont senti de manière empirique que la dimension physique était un facteur de performance.

Dimension technique : les savoirs faire
Dimension tactique : l'intelligence situationnelle
Dimension stratégique : analyse du rapport de force et prise en compte du contexte
Dimension mentale : abnégation et convictions
Dimesion physique : les qualités physiques ( Force, Vitesse, Endurance, Coordinnation)

Le préparateur physique a été utile pour améliorer la performance. Son rôle s'est aujourd'hui accrue en plus de l'endurance avec le travail de Force, de Vitesse et même de Coordinnation et de la récupération.
Le préparateur doit aussi analyser l'activité, afin de définir les tâches nécessaires à la performance globale, mais aussi les spécificités énergétiques de l'activité (durée en aéorobie, anaérobies).
Après l'analyse biomécanique et énergétique, le préparateur physique peut se lancer dans sa programmation.

http://www.metier-sport.com/metiers_guide/preparateur-physique.htm

Les qualités physiques :

LA FORCE = elle a plusieurs composantes. Force Maximale, Force Explosive, Force Endurance. On préfère travailler la force maximale durant l'inter-saison, et la force explosive suivant les objectifs de la saison. Mais il n'y a pas de vérités; cela dépendra du niveau de compétition, du nombre des autres entraînements. L'entraînement en musculation prend toutefois une place énorme en rugby. Une fois un niveau de force maximal atteint, on pourra travailler sur la capacités à reproduire un nombre de fois important la charge maximale (force endurance), et améliorer le temps de réalisation du mouvement (force explosive).

LA VITESSE = même si c'est un domaine, où la marge de progression n'est pas très grande après 17-18ans, on peut toujours améliorer la technique (coordinnation), et force (recrutement de plus de fibres musculaires / unités de temps).

L'ENDURANCE = base de l'activité. On programme du travail de volume en début de saison, et on cherche à repousser le seuil anaérobie ensuite. Par définition, l'endurance est la capacité à multiplier les efforts. La notion de productivité y est très forte.

LA COORDINNATION = c'est un domaine énorme; délatéraliser un joueur, renforcer ces chaînes de soutien (chaînes musculaires postérieures), désynchroniser les épaules du bassin dans la course...

Analyse de l'activité

2.1 Les tâches

a. Les phases de luttes :

En rugby la situation reine et récurrente est la phase de plaqueur-plaqué. Le plaqueur engage son épaule pour faire tomber l'adversaire (muscles engagés : ceinture scapulaire, cou, érecteurs et gaineurs du tronc) et le joueur qui percute avant de devenir plaqué doit proposer une force mécanique très supérieures à celle proposer par le plaqueur pour espérer repousser totalement la prise adverse.
Ces efforts sont explosifs, à grand débit bioénergétique et donc très intense et très court. Les enjeux biomécaniques en jeu sont énormes puisque le corps ne doit pas trop se déformer pour ne pas emmagasinner trop l'énergie de l'autre, et en même temps le corps devra être capable de restituer toute énergie emmagasiner. Le corps doit donc avoir un excellent compromis entre élasticité et densité; on parle parfois de « tonicité » en rugby pour caractériser ce phénomène. Ensuite les forces externes qui s'appliquent au corps doivent être optimisées : centre de gravité très bas, transmission de la force du membre inférieur vers le membre supérieur par l'axe rachidien.
Parmi les efforts courts et intense, on retrouve les arrachages du ballon avec travail concentrique majoré sur les fléchisseurs de l'épaule, du coude et du poignet, et sur les pronateurs ( sans oublier la ceinture scapulaire et le cou = point d'appui et travail isométrique)
Ensuite, on retrouve les phases de luttes debout, où le joueur pousse avec ses épaules. La composante de la puissance développée est beaucoup plus proche de la Force que de la Vitesse; la durée d'effort oscille de 5sec à parfois 1min mais rarement au delà. L'optimisation du positionnement pour développer un maximum de force est toujours de rigueur, et le vecteur de la performance individuelle. A noter que ces phases sont appréhendées par l'entraîneur d'un point de vue technico-tactique et règlementaire, mais très rarement d'un point de vue biomécanique. Les phases collectives de luttes répondent pour beaucoup à de la technique collective; le rôle du préparateur physique s'arrête où commence les prérogatives de l'entraîneur, le garant de la performance finale.

b. Les phases de course

courses de déplacements : se sont les efforts les plus longs et les moins intenses. La vitesse de déplacement-replacement est une base commune de travail. Elle ne semble pas être un garant de performance. C'est davantage la quantité de déplacements qui produira de la fatigue musculaire. De plus les phases où le ballon est présent sont les phases de rencontres, et d'intensité supra maximale; les joueurs non concernés par le ballon rentrent dans la dimension tactique, et récupèrent des efforts conscentis. Toutefois certains postes demandent une immense vitesse de déplacement. En défense, le n°6-7-8, constituant la troisième ligne doivent beaucoup se déplacer et beaucoup plaquer. Ainsi les courses de déplacement seront plus intenses, avec beaucoup de phases de combat pour certaines (6-7-8), plus longues et moins intenses avec des efforts de luttes plus longs pour d'autres (1-2-3-4-5). Les n°9-10, les décideurs stratégique, tactique doivent être présent dans toutes les phases de relance du ballon.
courses de vitesse : elles seront présentent sur toutes les phases de percution (10-15m grand maximum), valables pour tous les joueurs; elles seront plus longues pour les postes des lignes arrières (11-12-13-14-15)
La définition des tâches montrent à quel point les postes sont différents. Dans les sports collectifs, la préparation physique individualisée est un leurre. Avec un seul préparateur physique, il est très difficiles d'adapter pour chacun une préparation.
En Endurcance, on travail par groupe de 4-5 maximums; en Vitesse, on sollicite d'avantage les joueurs des lignes arrières et 3ème ligne; en Force, c'est essentiellement le travail de salle qui est préféré, avec là une programmation individuelle grossière, avec % de travail, nombre de répétition... Plus le préparateur a du temps, plus il peut être précis.

c. La dimension énergétique

Le rugbyman doit résister à l'acidose métabolique. La filière lactique est importante. Plus en capacité qu'en puissance. Il s'agit de résister à la fatigue pour maintenir un niveau de perfomance. C'est la raison pour laquelle la capillarisation musculaire doit être de très bonne qualités. Les acides doivent être rapidement tamponnés; plus la muscle est capillarisé et plus les échanges sont volumineux, et plus le muscle récupère vite. Attention néanmoins à ne pas transformer une cellule musculaire à contraction rapide, en une cellule à contraction lente. Le rugbyman n'est pas un marathonien; avoir une VMA à 20km/h est contre nature; la performance globale ira à la baisse.
d.La récupération, la forme.
On a coutume de parler de la récupération métabolique, qu'il faut 2 jours pour récupérer des toxines cumulées par l'organisme. A ce propos le « décrassage » matinale le lendemain de match semble plus être attribué à un réveil musculaire, dans la mesure où le drainage des métabolites est réellement efficace juste après l'effort.
La récupération ostéo tendineuse est beaucoup plus longue. Durant l'effort de compétition, de très nombreuses protéines musculaires ont été altérées, le muscle a saigné, de nombreux tissus sont inflammés. En gros les tissus ont « chauffés ».
La douleur musculaire est un bon signal pour le préparateur physique; travailler sur un muscles un peu douloureux peu devenir contre indiqué, dans la mesure où la petite inflammation locale peut s'étendre davantage avec une nouvelle contrainte. Toutefois, la douleur est certe un mécanime nerveux (afférence), mais débute par un mécanisme chimique. La réaction inflammatoire dont le but est de réparer les tissus lésés produit les molécules chimiques qui vont irriter les récepteurs à la douleur (nocicepteurs). En somme, même après réparation du tissu, il y a un temps court pendant lequel ces molécules persistes dans les tissus. Le message douloureux est là alors que le tissu a finit sa réparation. On dit dès lors que la récupération ostéo-tendineuses dure 72H.
Ainsi pour une compétition du dimanche, le travail très intensif ne se déroulera pas avant le mercredi soir, et l'intensité maximale s'arrêtera à 48H du match. Les chocs en rugby, font produire de la fatigue. Si l'entraîneur travaille beaucoup en opposition avec contact et sans protections, vous devrez soit lui faire comprendre les risques encourus, soit adapter l'intensité de vos interentions, et vous diriger plus vers un rôle de gestionnaire de fatigue et de forme, qu'un préparateur physique.

3. La Programmation

Cycle court : la semaine.

Il existe toujours des spécificités à la récupération. On récupère très bien d'une séance de musculation. Une séance de 60min et une séance lactique peuvent très bien être programmées dans la même journée. Le mardi soir à 48H après le match du dimanche une séance de PMA peut par exemple être programmée. Préférer le travail en vitesse le mercredi et/ou le jeudi (travailler sur de la fraîcheur sans produire de la fatigue pour le dimanche).
Chez les professionnels, il y a 2 entraînements quotidiens; les joueurs anglais par exemple embauchent un préparateur physique personnel pour rajouter encore des séances. La charge de travail peut sembler démentiel, mais l'adaptation à l'effort est parfois très étonnante.
On peut donc atteintre 12 à 17 séances par semaine !! Après un groupe de rugby, s'est 35 joueurs pour 22 alignés le dimanche. 4 séances hebdomadaires en musculation sont courrantes. Sur un muscle qui n'a pas encore complètrement récupéré, on peut travailler plus en puissance (40% 1RM).

Cycle long : la saison.

Les périodes à recrudescence de blessures sont septembre-octobre et janvier-février. A l'inter saison, on programme le développement de la Force MAX, le travail aérobie est conservateur et récupérateur. L'inter saison oscille de 4mois dans le milieu amateur à 3 semaines chez les pros. En 1999, christian Califano, ancien pilier de l'équipe de France a joué 50 matchs !!!
La compétition rugby est constitué d'une phase qualifiante, et d'une phase éliminatoire. Par nature, la préparateur physique tend à chercher la forme physique pour les phases éliminatoires. Mais la phase qualificative est la plus longue et l'entraîneur doit fixer à tous le staff les objectifs de la saison : ex: « que des victoires à domiciles », « atteindre la 5ème place avant la trêve hivernale »... La difficulté est que dès qu'un résultat est non conforme aux objectifs, les méthodes changent et on travail dans l'urgence.
Il vaut mieux compléter ses objectifs par des modulations : ex: « que des victoires à domiciles avec 5% d'erreur » ou « se situer entre la 4ème et la 6ème place avant la trêve.
Le préparateur ne cherchera pas la forme de la même manière en fonction des objectifs.
La décompensation, La surcompensation

http://www.infokarate.com/prepa_physique/recuperation/recuperation_surcompensation.pdf

Ce phénomène existe et a toujours eu beaucoup de difficultés à être démontré scientifiquement. La forme ne se résume pas aux taux de testostérone sanguin, et la fatigue ne se limite pas à l'accumulation d'ammonium dans les tissus.
On remarque entre autre un grand déséquilibre neuro-végétatif dans le cadre du sur-entraînement. Le sportif a sa fréquence cardiaque de repos qui augmente, il est très fatigué quoi qu'il fasse, a des difficultés à trouver le sommeil, perd du poids... son système ortho sympathique est très tonique... trop tonique... C'est ce même système qui se met en marche pour amener le corps à combattre ou fuir; c'est un système adaptatif primaire; n'est ce pas lui qui vasodilate les bronches, augmente le débit cardiaque, propulse le sang vers les muscles? Répéter trop cette mécanique, stresser trop souvent le corps à des intensités trop brusques, c'est bloquer le système orthosympathique. Une longue période de repos devient nécessaire, pour stimuler le pendant de ce système, le système para sympathique.
Ainsi le préparateur physique doit toujours désadapter l'organisme, sans aller trop loin pour qu'il y est progression. Chercher l'effet rebond en rugby et dans tous les sports où la compétition se déroule tous les 7 jours demeure risqué. La menace de sur entraînement est forte. Pour chercher l'état de forme, mieux vaut semble t il ici, utiliser les récupérations complètes pour des exercices sur-maximaux, avec l'arrêt de la séance dès que l'intensité diminue; les méthodes de musculation s'orientent alors vers un travail stato-dynamique d'après Gilles Cométi. Mais atention, s'amuser à multiplier les phases de forme, peut faire régresser la performance globale, au détriment de l'endurance et de la capacité à travailler en acidose.

préparation physique en rugby à 7 : http://sevens.free.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=19&Itemid=39

4. L'Evaluation

La phase d'évaluation est importante. Même si certains préparateurs physiques de renom comme Alexis Desjardin, ne font que très rarement de tests physiques, il semble nécessaire d'en réaliser lorsque l'expérience et la connaissance des joueurs manque.

a. Les tests physiques :

On les réalise en début de saisons, et sont renouvelés de une à deux reprises dans l'année ( trêve hivernale, et période pré-éliminatoire). Dans certains centre de formation, les jeunes joueurs sont évalués tous les mois, ce qui semble quand même excessif.
Les tests doivent être simples et reproductibles. La batterie de tests ne doit pas être trop lourde. Il faut distinguer les tests en musculation plus réguliers ( toutes les 6semaines) ; sans tests une barre de 100kg se transforme d'un travail maximal à un travail sous maximal ; les méthodes deviennent alors différentes... donc Attention.
En endurance aérobie, les tests triangulaires sont de bons tests; et curieusement, après avoir été décrié pour les sports-co de grand terrain le Test navette sur 20m redevient à la mode.
En Puissance Lactique, on peut choisir une course à vitesse maximale d'une durée de 30 sec, et en capacité à 1'30 par exemple ( Pradet). Le préparateur pourra inventer ses propres tests, en fonction des taches à privilégier. Un test lactique, pourra incorporer des exercices de percutions de sacs de bouclier par exemple. Ne jamais oublier que le test doit être reconductible. L'ennui du test lactique, est qu'il n'a de sens que si un prélèvement sanguin est réaliser après l'effort et au moins à 2 reprises dans les 5min de récupérations. Mais le préparateur physique en rugby doit apprendre à connaître ses joueurs. La démarche empirique a l'intérêt de donner une grande part à l'observation, et diminuant le coût financier, et le temps d'organisation.
En vitesse, il est intéressant d'avoir des temps sur 10m, 20m, 50m, voir exceptionnellement à 80m. Au delà la distance est inutile.

b. Les statistiques

On doit absolument connaître le niveau de compétition dans lequel on évolue. Les données oscillent énormément d'un niveau à l'autre. Voilà quelques pistes. Le receuil de données est un moment important, où on évalue une performance globale. Des logiciels informatiques existent, mais on peut déjà prendre manuellement de nombreuses données.
Temps de jeu effectif = 80min – arrêts de jeu ( va de 20min pour le niveau le plus faible à 80min pour les pros)

Nombre de mêlées = va de 10 à 25 suivant les matchs
Nombre de touches = une 20aine / match
Nombre de placages / joueur ( étude spécifique)
Nombre de mauls et de rucks
Une tierse personne peut aider à ce receuil : le 2ème entraîneur, un joueur blessé.
L'échauffement (25min-30min)
phase cardio vasculaire (4-5min)
phase ostéo articulaire (2-3min)
phase PMA (1min30)
phase étirements passifs (2min)
phase gainage et contacts(1min30)
phase accélérations progressive (1min30)
phase étirements courts et pro-actifs (2-3min)
phase vitesse explosive et temps de réaction minimaux (2min)
phase manipulation de ballon et contacts (4-5min)
phase mentale (2min)
phase pour remonter la fréquence cardiaque (1min)
COUP D'ENVOI